samedi 31 janvier 2009

Ouf...

Ça manquait justement à notre voyage, et de toute façon c'était arrivé à tout le monde sauf nous: on a failli se faire voler aujourd'hui! Mais heureusement, notre vigilance et notre courage ont épargné nos sacs (où est-ce plutôt notre chance providentielle?). Enfin, papa, maman, beaux-papas, belles-mamans, ne vous inquiétez pas, on a tous nos morceaux. Mais disons que ça aurait pu faire une fin de voyage assez plate merci. Bon, je laisse Pat raconter, car il a besoin d'en parler, et c'est surtout SON sac qui était en danger.

Effectivement, je dois vous en parler. Tout a débuté par une belle matinée ensoleillée, quelque peu différente de nos deux jours pluvieux en Uruguay. Nous marchons sur la grande avenue Cordoba, main dans la main, quand une dame me tape sur l'épaule. Elle me pointe une tache blanche sur mon pantalon. Dans notre compréhension approximative de l'espagnol, nous en déduisons que de la peinture nous a dégouliné dessus. Effectivement, mes pantalons, la robe de Sophie et mon sac à dos sont aspergés de gouttelettes blanches s'apparentant à de la peinture. Bien aimables, les deux dames nous donnent des Kleenex pour essuyer le dégât. Nous nous tassons sur le côté afin de ne pas nuire à la circulation. Et c'est là que l'arnaque se met en branle. Afin d'essuyer mon sac à dos, je l'enlève et je frotte un peu partout. Occupé à tout nettoyer, je ne vois pas que Sophie s'est fait amener plus loin par la deuxième dame, qui tenait absolument à lui expliquer d'où provenait la peinture. Je mets donc mon sac par terre, accoté sur ma jambe, afin d'enlever d'autre peinture. La dame, toujours aussi aidante, me pointe une grosse tache dans le dos. Je me retourne donc pour l'essuyer. Pendant ce temps, un homme, que je n'ai jamais vu venir, décide de faire du lèche-vitrines à côté de moi. Oh oh... Je suis affairé à nettoyer mon dos, avec la dame qui me pointe toutes les taches imaginables, pendant que le type à côté de moi se penche lentement vers mon sac. Une chance que je n'étais pas complètement tourné car le type était penché, subtilement, sur mon sac à dos. D'un mouvement sec je me retourne, ce qui a plutôt surpris le gars qui, d'un air de "j'ai rien fait", s'est remonté les culottes et est parti illico. Cette vision du gars qui se penche sur mon sac va rester gravée à tout jamais dans ma mémoire, c'est certain. J'ai donc empoigné mon sac et c'est là que j'ai réalisé que Sophie était à 50 mètres de moi. Je me suis dirigé directement vers elle et lui ai dit que c'était une arnaque. Les dames sont parties aussi rapidement qu'elles étaient venues.

Sur le coup, je ne me suis pas énervé, cherchant plutôt à comprendre ce qui venait de se passer. Quelques instant après l'événement, je me suis senti atteint dans mon orgueil. Moi, un gars, je ne pouvais pas me faire avoir aussi bêtement que ça. Nous étions tombés directement dans le panneau. Sophie m'a dit que ce sont les voleurs qui devraient être blessés dans leur orgueil, car ils n'avaient pas réussi à nous avoir. Elle a sûrement raison, mais je reste un gars.

La version de Sophie, abrégée: Je ne comprenais pas pourquoi la madame tenait tant que ça à me montrer d'où venait la peinture, et à vrai dire je m'en foutais pas mal, mais je ne voulais pas lui faire de peine, elle était si gentille. Par contre, je trouvais tout cela bien louche, mais je pensais que je paranoïais. Il faut dire que je me suis souvent fait voler en voyage, mais ça fait longtemps et mes réflexes ne sont plus aussi aiguisés.

Après, on s'est trouvés un peu cons. Mais c'est facile de voir la combine, après...

Ce qui nous a aussi "enduits d'erreur", c'est l'aspect soigné des dames. Bien habillées, l'une de notre âge, l'autre de l'âge de notre mère. Difficile d'imaginer qu'elles pouvaient nous vouloir du mal. Comme quoi les voleurs ne sont pas seulement les voyous qu'on s'imagine. Et vlan pour les préjugés!


Merci à tous ceux qui nous ont suivi durant nos aventures, merci à Michèle et Éric d'avoir fait parti de notre périple et merci à Pat et Rog pour votre petit carnet.

Sophie remercie tout le monde aussi! (le taxi qui nous mène à l'aéroport nous attend...)

vendredi 30 janvier 2009

Mon cellulaire, ma brosse à dents

4h30 du matin. Ou à peu près. Mon cellulaire se met à vibrer furieusement sur la table de nuit. (Le cellulaire nous sert de cadran, c'est pourquoi on le garde toujours pas trop loin. Mais entre nous, on s'en passerait.)

Bref, le cellulaire vibre comme un damné et le temps que je l'attrape, je rate l'appel. Mais quelques secondes plus tard, il se remet à sonner. "Allô? Allô?" dis-je d'un ton paniqué, parce qu'un appel la nuit, c'est toujours 1000 fois plus angoissant qu'un appel en plein jour. Surtout à l'autre bout du continent. C'est alors que j'entends au bout du fil une voix de femme à l'accent québécois prononcé:

- Ouin, Margot s'il vous plaît.
- Euh... Vous vous êtes trompée de numéro, m'dame.

Mon cellulaire rentre en Uruguay? Ah bon. Faut croire que je ne suis pas trop populaire, puisque c'est la première fois qu'il sonne en deux semaines. Un faux numéro en plus. Alors si jamais vous avez envie de me piquer une petite jasette, faut pas hésiter.

jeudi 29 janvier 2009

Colonia Del Sacramento Del Anos De Oro

Nous avons traversé le delta séparant l'Argentine de l'Uruguay hier matin. Après une traversée d'environ une heure, nous foulons le sol uruguayen avec la centaine d'autres voyageurs. Colonia semble une "ville" très prisée des Porteños, habitants de Buenos Aires. Certains y viennent pour la journée et d'autres pour y prendre un des nombreux autobus vers diverses destinations du pays. Nous dénichons un taxi pour nous rendre à notre chic hôtel Kempinski. La chambre n'étant pas prête, nous partons à la découverte des lieux. Notre plus grande constatation: nous faisons baisser sérieusement la moyenne d'âge. En fait, nous sommes les seuls à ne pas posséder notre carte du club de l'âge d'or! Vous vous souvenez peut-être de la vieille dame très bronzée dans There's Something About Mary? Elle est partout. Nous avons rencontré quelques personnes de notre âge, mais nous restons minoritaires.


Ce matin, après le petit déjeuner, nous décidons de partir à l'aventure en vélo. Notre périple a débuté au rack à vélos, où le choix du vélo fut des plus difficiles. Quel vélo choisir entre un datant de l'avant Première Guerre mondiale ou celui plus récent datant de l'entre-deux guerres? Quand vous donnez votre vieux vélo à un organisme, c'est ici qu'il aboutit. Ça a tout pris pour dénicher deux bicyclettes en état d'avancer. Soit les pneus sont dégonflés, soit le siège n'est pas fixe ou encore les freins ne sont pas au rendez-vous. La randonnée a duré un bon kilomètre aller-retour avant d'abdiquer. Nous avons finalement opté pour une balade sur la plage suivie d'une petite pause sur une chaise longue au bord de la piscine.






Plus que deux jours et demi avant le retour en ville. Ça passe trop vite des vacances...

-pat-

mardi 27 janvier 2009

Ce n'est pas le Bolchoï (mais presque)



Aujourd'hui, nous avons enfin visité la librairie Ateneo dont nous avions tant entendu parler. Et nous n'avons pas été déçus. Elle a tout pour plaire: on y vend tout ce qu'on trouve chez Indigo ou Archambault, mais dans un décor grandiose. La librairie est en effet aménagée dans un ancien théâtre construit en 1919, dont l'architecte s'est inspiré de l'Opéra Garnier, à Paris.

Les anciennes loges ont été transformées en salles de lecture. Ingénieux.


Je ne savais plus où donner de la tête. Regarder les livres? Admirer le plafond? Baver d'admiration?


Il paraît que c'est la plus belle libraire d'Amérique latine. Je n'ai pas de misère à le croire.

lundi 26 janvier 2009

Drôle de nuit

Il y a des nuits comme ça. Comme celle d'hier, par exemple.

Dernière nuit à Mendoza. On ferme la lumière vers 1h du matin. À peine 20 minutes plus tard, un bruit nous réveille en sursaut. Splouch, splouch, splouch... En allumant la lumière, on se rend compte que l'air climatisé coule. Et pas à peu près! Le plancher est déjà tout mouillé.

Mets des serviettes par terre, appelle la réception, qui nous propose une autre chambre pour la nuit. C'est probablement la meilleure solution, qu'on se dit, donc on déménage nos pyjamas et cadrans du huitième au deuxième étage. Dans une chambre pas mal moins propre et moins class que la nôtre.

On s'installe dans ce lit qui nous est étranger et on réussit enfin à s'endormir. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Vers 8h30 du matin, un employé de l'hôtel rentre tout bonnement dans notre chambre. Nous crions, dans notre espagnol approximatif, "No! No! No!" et le gars finit par s'en aller en marmonnant des excuses. Mais disons qu'on ne s'est pas vraiment rendormis.

Il y a des nuits où on n'est juste pas dûs pour dormir. Ça doit être Dieu qui veut ça.

Toujours est-il qu'on est bien contents d'être de retour à Buenos Aires et de perdre une heure de notre journée (il est une heure plus tôt à Mendoza).

Prochaine destination: Colonia del Sacramento, en Uruguay. On avait envie de faire un peu de plage avant de rentrer dans la grisaille montréalaise. Toutefois, si on se fie à des commentaires d'internautes, l'eau devrait être brune... Mais cela nous importe peu, puisqu'on s'est pris un hôtel quatre étoiles avec piscine et tout le bataclan. Pas parce qu'on avait envie de luxe... plutôt parce que c'est le seul hôtel où il restait des chambres. Car en Argentine, contrairement à chez nous, janvier rime avec vacances et été!

D'ici là, bonne nuit!

dimanche 25 janvier 2009

Il était une fois...

Après une journée dans le four, voilà qu'aujourd'hui Dame Nature nous a pris en pitié. Elle nous a gratifié d'une température idéale pour se balader en ville. Frais le matin avec un p'tit vent bien apprécié. En fait, elle a anéanti nos recherches pour aller nager à la piscine. Nous avions prévu faire une petite trempette pour se sauver de la chaleur, mais disons que pour être confortable, les pantalons plus longs étaient nécessaires ce matin. On en a donc profité pour prendre quelques photos de la ville et aller manger sur une petite terrasse.


Revenons 48 heures en arrière une fois de plus. Nous avons opté pour l'avion, plutôt que le bus, pour rejoindre Mendoza. Même si nous avons eu de bons commentaires au sujet des bus avec couchette, les 13 heures de voyagement nous ont refroidi à la suite de nos précédentes aventures en autobus, Montréal-Miami aller-retour. À notre arrivée à l'aéroport "international" de Mendoza - il dessert le Chili, d'où le "international" - une dame nous attendait avec une affiche où il était écrit Senor Tiernan. Non mais ça, c'est du service. Je n'aurais jamais cru que ça m'arriverait un jour. Ça fait mon voyage, je peux rentrer à la maison!


Mendoza est un petit oasis au milieu du désert. Chaque rue est bordée de petits ruisseaux ouverts qui permettent aux arbres de survivre dans ce chaud climat. À ce qu'on nous a dit, durant la saison des pluies, les canals débordent et les rues deviennent des rivières. Je dois avouer que le son de l'eau qui coule au milieu de la ville, mélangé au son des autobus, on n'entend pas ça très souvent.

-pat-


samedi 24 janvier 2009

Mmmmmm, Mendoza

Coup de coeur pour Mendoza, la petite ville d'Argentine où nous avons atterri hier après-midi. Il y a de ces villes où on se sent bien dès qu'on y met le pied. Pour nous, Mendoza fait partie de cette catégorie.


C'est une ville impressionnante car elle est située en plein désert. Ses habitants travaillent très dur pour la rendre habitable (lire: pour ne pas mourir de chaleur). Des arbres géants protègent les passants des morsures du soleil, et la ville est parsemée de cinq places publiques toutes plus mignonnes les unes que les autres. Le plan de Mendoza relève d'une géométrie parfaite: une place centrale, entourée de quatre autres placettes situées à distance égale les unes des autres. Difficile à visualiser comme ça, mais je vous jure que c'est bien beau.

Hier, sitôt arrivés, nous avons visité deux vignobles. C'était plutôt comique, car l'autobus du tour organisé a complètement oublié de venir nous chercher. L'agence nous a donc envoyé une voiture privée dont le chauffeur, italien, était tout à fait sympathique. On ne comprenait rien à ce qu'il disait et vice-versa, mais on dirait qu'on se comprenait quand même. Tsé veut dire.

La région de Mendoza est magnifique, comme une bouffée d'air frais après le monstre Buenos Aires. La ville est entourée de montagnes et de petits chemins de campagne bordés de belles maisons et de vignobles.


Seul hic: la chaleur est encore plus étouffante ici qu'à BA. Je sais, je sais, on ne peut pas se plaindre, car à Montréal, vous souffrez le martyre. Mais nous aussi! Il paraît même qu'aujourd'hui serait la journée la plus chaude de l'année. De L'ANNÉE! Incroyable! La température a frisé les 40 degrés (et ce, sans tenir compte de l'humidité). Un 40 degrés brut, donc. Un 40 degrés où même les Argentins ont l'air de souffrir.

Cet après-midi, donc, nous avons fait un tour guidé de la ville, inclus dans le forfait de notre week-end. Nous avons passé un trois heures bien tassées assis à l'arrière d'un minuscule autocar, dont l'air climatisé était brisé (évidemment), alors que ça brassait plus que dans n'importe quel manège de La Ronde. Disons qu'on faisait assez pitié quand on est sortis de là. Pour se consoler, on a mangé un immense cornet de crème glacée dont les dimensions défiaient les lois de la physique. Et ce, même s'il était 19h30. Car ici, on ne soupe pas avant 22h. Trop chaud pour manger avant, peut-être?

Dernière observation: j'aimerais tellement avoir la tolérance des Argentins à la chaleur. Beaucoup d'entre eux portent des jeans. Je me sens faible juste à les regarder! Les filles (toutes très jolies, d'ailleurs), n'ont pas l'air importuné par leur longue chevelure, qui leur tombe en cascades dans le dos. Moi, quand j'ai chaud, je ne suis pas jolie. J'ai le visage rougeaud, rempli de gouttes de sueur mêlée de crème solaire. Mes cheveux sont attachés n'importe comment. Disons que la chaleur ne me va pas très bien. Les Argentins, eux, la supportent superbement. Par contre, ils n'ont peut-être pas notre résistance au froid, toutes choses étant égales...


Nous adorons tout de même Mendoza. Nous y aurions volontiers passé plus de temps: le temps de profiter de ses places, allées piétonnes et terrasses bordées de sycomores géants. En passant, notre guide d'aujourd'hui avait l'air certaine qu'il pleuverait ce soir. À ne pas manquer, paraît-il... il y aurait même parfois de la grêle! On vous en redonne des nouvelles.